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L'interview au saut du NI.

Le 19/05/2019

«  Pas d'intro, pas de couplet, pas de refrain, puis pas de fin. » 

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Ni par  Jean-Christophe Mazué

Ni est une hydre à quatre têtes qui déconstruit la musique pour mieux la reconstruire.
Après “Les Insurgés de Romilly” (2015), le quatuor de la région Macon/Bourg en Bresse revient en 2019 pour décliner la peur en neuf titres avec le contagieux “Pantophobie”.
Comme Ni s’était assis pour faire une pause entre deux concerts (cf photo ci-dessus), nous en avons profité pour leur poser quelques questions. C’est l’interview au saut du Ni.
Tout ça se passe bien sûr chez
Dur et Doux, collectif dont on connait la qualité.

Bonjour Ni. Je vous propose d'abord un saut dans le passé. Premier album acheté ?
Anthony Béard (guitare) :
Je crois que c'était un live de Guns’ N’ Roses (Haha !) “Live like a suicide”.
François Mignot (guitare) : Nirvana, “From the muddy Banks of the wishkah”.
Benoit Lecomte (basse) : Bouba le Petit Ourson”, de Chantal Goya, en 45t.
Nicolas Bernollin (batterie) : Je dirais certainement un Nirvana...

 

Qu'est-ce qui vous a conduit à la musique ?
Anthony Béard :
L'envie d'être une superstar du Rock, comme Slash.
François Mignot : Mes parents m'emmenaient en voiture au cours de saxophone.
Benoit Lecomte : Les barils en carton de lessive , je tapais dessus sur Kiss.
Nicolas Bernollin : Quand j’avais trois ou quatre ans, le fils d’un des amis de mon père qui jouait de la batterie m’a mis derrière cet instrument. J’ai eu un déclic qui ne m’a jamais lâché depuis.

 

Quelle est votre conception d'une "bonne" chanson ?
Anthony Béard :
Il faut que ça parle d'amour.
François Mignot : Toutes les chansons sont bonnes pour peu qu'on les écoute plusieurs fois.
Benoit Lecomte : Pas d'intro, pas de couplet, pas de refrain, puis pas de fin.
Nicolas Bernollin : Quand elle te traverse le ventre, et pas seulement les oreilles ou le cerveau.

 

 
Comment vous êtes-vous rencontrés et comment s'est formé Ni ?
Nicolas Bernollin :
Anthony, François et moi-même nous sommes rencontrés au collège en 1997/98, nous avions douze ou treize ans, et nous avons commencé un groupe qui est devenu diatrib(a). Quand diatrib(a) s’est arrêté en 2008, nous avons créé dans la foulée Ni en 2009, avec Ben à la basse, que j’avais rencontré sur la tournée JMPZ, car j’étais à l’époque éclairagiste pour eux.

 

Comment naissent vos compositions ?
François Mignot :
Les morceaux de ce dernier album ont été composés par les manches (Ben, Anthony et moi). Chacun a composé dans son coin plusieurs morceaux qu'on a d'abord appris et joué tels qu’ils étaient écrits, puis nous les avons réarrangés tous ensemble dans le local de répet’.

 

J'ai compté quatre opus de Ni. Pouvez-vous me faire un point sur votre discographie et me dire où l'on peut écouter ou acheter vos albums ?
Nicolas Bernollin :
En effet nous avons sorti à ce jour deux EPs (2010 et 2012) et deux albums sur notre label collectif Dur et Doux : Les Insurgés De Romilly en 2015 et Pantophobie en 2019.
Il est possible possible d’écouter et/ou d’acheter notre musique sur toutes les plateformes de streaming classiques (Spotify, Deezer, Itunes), sur notre notre Bandcamp, sur Youtube, et aussi dans les magasins spécialisés.
Il y a tous les liens sur notre site www.ni-music.com et sur le site de notre label Dur et doux www.duretdoux.com , sur lesquels vous pouvez aussi écouter tous les superbes groupes de notre poney-club.

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NI, Les Insurgés de Romilly (2015).
 

En 2015 paraissait Les Insurgés de Romilly. D'où vient ce titre et quel regard portez-vous aujourd'hui sur cet album ?

Benoit Lecomte :
Le titre vient d‘une anecdote historique bien marrante que l’on peut entendre dans son intégralité sur le disque à la fin du titre “Butor”. On marque un virage sur cet album vers des compositions plus droites, plus de riffs, plus de tournes, comparées aux deux LP précédents, plus poly-rythmiques schizoïdes…

 

Vous vous engagiez ensuite avec vos camarades de Poil dans l'aventure PinioL, hydre à sept têtes, deux batteries, deux basses, deux guitaristes et un clavier. L'aventure Bran Coucou (2018) est-elle un bon souvenir, et Piniol renaîtra-t-il un jour ?
Benoit Lecomte :
Bien sur, excellente aventure ! Il s'agit déjà de continuer à tourner cet album sur scène jusqu'à la fin de l'année, puis d'envisager l'écriture d'un second.
 
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«  Nous avions depuis un bon moment envie d'écrire une musique qui soit à la fois plus lourde, plus sombre et avec de l'air… » 
 
Aujourd'hui vous voici avec Pantophobie, un album dont chaque titre correspond à une peur. Comment est venue cette idée et chaque morceau est-il inspiré par la phobie qui lui donne son nom ?
Benoit Lecomte : Cette idée est venue naturellement d’une résonance intime, personnelle, singulière pour chaque membre du groupe au moment de l’ écriture de ces titres. Ensuite, d'un sujet sociétal vraiment d'actualité très sérieux, puis aussi d’une bonne déconne à la découverte des peurs loufoques qui existent. Nous n’avons pas composé à partir des noms des différentes phobies mais plutôt cherché dans le concept des phobies à ne pas se prendre trop au sérieux.

 

Davor Vrankić a réalisé un artwork fabuleux. Comment avez-vous eu l'idée de travailler avec cet artiste, quelles indications lui avez-vous donné, et qu'avez-vous pensé du résultat ?
Benoit Lecomte :
J’ai rencontré Davor à Paris lors d'une de ses expos à la Halle St Pierre, et j'ai adoré son travail totalement impressionnant en format réel ! J’ avais gardé son contact, alors on lui a demandé si il était possible d'utiliser l'une de ses œuvres. Il était tout à fait ravi, nous l’ étions tous, voilà. Pas d'indications, pour un résultat qui colle parfaitement à l’univers du disque.
 
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NI, Pantophobie (2019) - artwork de Davor Vrankić.

Pantophobie est un album assez sombre, puissant, parfois violent, et pas totalement instrumental, (encore que la voix soit utilisée comme un instrument). Certains passages m'ont évoqué Dream Theater ou Devin Townsend, même si ces artistes sont éloignés de votre univers en déconstruction. Et vous, que diriez vous à Propos de Pantophobie ?

François Mignot : C'est marrant parce que lorsque j'avais douze ans, l’un de mes morceaux préférés était Peruvian Skies, de Dream Theater, une sorte de ballade Metal américaine parlant du Pérou. Heureusement, la puberté et mes études supérieures de physique m'ont permis de tourner la page, mon travail psychanalytique de résilience m'ayant amené à me reconstruire sainement malgré ce traumatisme initial. J'ai malgré tout encore peur des Péruviens et de leur musique.
Pantophobie a été composé en essayant au mieux de s'éloigner de toute influence de la flûte de pan. Le résultat est bel et bien celui que tu as décris dans ta question.
Anthony Béard : On peut dire que Pantophobie n'a pas été facile à accoucher, nous étions tous dans une période de vie assez remuée, et nous étions passés par pas mal de réflexions autour de Ni, sur sa durabilité, sa faisabilité à la vue des projets de vie ou professionnels de chacun. Après, quand nous avons commencé à écrire, nous avions certes une envie de proposer un album qui se démarque des autres opus, mais nous avions depuis un bon moment envie d'écrire une musique qui soit à la fois plus lourde, plus sombre et avec de l'air… Il a encore une fois été assez simple d'aller tous les trois dans la même direction lors de la phase de compo.

 

Que va faire Ni dans les prochains mois ?
Nicolas Bernollin :
Tourner, tourner, tourner au maximum, et ensuite se pencher sur le prochain disque.

 

Deux albums essentiels à placer sur l'Arche de Noé pour tout re(dé)construire dans la bonne direction ?
Anthony Béard :
Trout mask replica”, de Captain Beefheart et “Trout mask replica”, de Captain Beefheart.
François Mignot : Le dernier album de Bach qui vient de sortir. La prod est vraiment énorme ! Et peut-être la comédie musicale “Cindy 2002”. Peut-être…
Benoit Lecomte :Master série” d‘Henri Salvador, et “Les Plus Grands Airs Sifflés”, par Micheline Dax.
Nicolas Bernollin :An Evil Heat”, d’Oxbow, et les “Gnossiennes” d’Erik Satie.

 

Merci Ni d'avoir bien voulu m'accorder cette interview.
Benoit Lecomte :
Merci.

Sortie d'album : AC22 (Rock)

Le 18/05/2019

Groupe : AC22
Album : “Monomaniac (Greatests Hits Not)”
Genre : Rock
Origine : Saint-Nazaire
 
LE GROUPE :
 
AC22 est le projet solo de Jean Lou K, batteur historique de Shakin’ Street, un groupe qui ne l’est pas moins puisqu’il a gravé son nom dans le marbre du Hard-Rock et a compté sur son parcours à un moment ou à un autre les ex-Téléphone Louis Bertignac et Corine Marienneau, ainsi que Ross The Boss (ex-Manowar), l’un des fondateurs du True Metal.

En 2018, Jean-Lou découvre deux chanteurs aussi talentueux que différents : Flora Roland et Vitha Sai.
 
La première aime les sonorités Soul/Jazz ; le second est calibré pour suivre Robert Plant sur son propre terrain.
Avec eux et quelques autres, (Fred Guillemet, Georges Bodossian), AC22 enchaîne trois albums de Rock d’excellente facture, dont deux totalement dédiés à l’amour d’une mystérieuse Isabelle De La Chaynée, muse vénérée du prolifique Jean Lou K.
 
 
AC22, "12 Songs Inspired By the Love of Isabelle De La Chaynée plus 3 Other Tales" (2018)
Aujourd’hui, AC22 revient avec un nouvel opus intitulé “Monomaniac (Greatest Hits not)”.
 
L'Album :
Monomaniac (Greatest Hits not)” est un Best-Of. Il compte vingt morceaux.
Il retrace avec un équilibre presque parfait, peu ou prou cinq titres de chacun de ses albums, l’univers très Rock d’AC22.
Les titres interprétés par Vitha Sai sont plutôt dans une veine Rock/Hard-Rock, (I’m Gonna Make It / Leaving it all Behind). Le magnifique Men in Suits n’aurait pas dépareillé sur un album de Led Zeppelin.

 

 

Flora Roland nous entraîne sur des territoires Soul (My Loss / When I’ll Be Your Man). Lorsqu’elle mélange ses influences au Rock de Jean Lou, elle rappelle l’excellence d’un Mother’s Finest, groupe de Funk Rock américain précurseur du Metal Fusion (I’m Back).

 

Troix inédits complètent l’opus : I Could Have Been Prince et Little Devil Girl sont interprétés par Vitha Sai. Heroes, qui clôture l’album, est une reprise de David Bowie qui nous permet de découvrir un nouveau venu dans l’univers d’AC22 : Clint Slate. Son timbre peut parfois évoquer Bono (U2).
 
Notre avis :
Monomaniac (Greatests Hits Not) - 2019.
Jean Lou K poursuit sa route sur les sentiers du Rock.
Il dépose ses albums, opus après opus, tels les cailloux d’un Poucet à la recherche de sa muse, sans se soucier d’une quelconque publicité.

Monomaniac se fait Rock, Hard, Soul, au gré des trois chanteurs d’exception qui accompagnent Jean Lou dans ses oeuvres : Vitha Sai, Flora Roland et Clint Slate.

Ce Best-Of est donc un excellent moyen pour les découvrir, et pour parcourir la déjà riche discographie d’AC22 que vous trouverez à prix libre sur Bandcamp.

https://ac22.bandcamp.com/

Jean Lou K signe avec “Monomaniac (Greatests Hits Not)” le best-of d’un projet Rock intègre et intéressant, qui mérite beaucoup mieux que l’ombre dans laquelle son absence de démarche commerciale le maintient. Vous n’hésiterez donc pas à liker sa page Facebook pour y remédier, envers et contre lui !
 
Liens utiles :
 
AC22 sur Bandcamp :
https://ac22.bandcamp.com/

AC22 sur Facebook (n’oubliez pas de liker leur page) :

https://www.facebook.com/ACdedeux/
 

 

 

Le monde de MÛ

Le 15/05/2019

«  Progressivement, Ep après Ep, on a élaboré un son particulier. »

Ce duo stéphanois mélange des éléments Rock et Trip Hop avec, parfois, un zeste de Rap.
En 2014, il nous emmenait en Guyane avec
Emerillon.
En 2018, il nous proposait de le suivre dans l’océan Indien avec
Kergelen un EP délicat et racé, servi par de magnifiques harmonies vocales et par une suite de clips ambitieux.
Le 24 mai 2019, Mû se produira à Oytier, pour le huitième
Festival Du Tonton.
C’est le moment idéal pour faire leur connaissance.
Voici le monde de Mû.

Clement gaumont

Mû, par Clément Gaumon.
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Bonjour Mû. Revenons aux origines : premier album acheté ?
Cécile Maître (Claviers) :
Je ne me souviens plus vraiment si c’était Homogenic de Björk ou un album de Daniel Balavoine.
David Honegger (Beatbox) : Le premier album acheté en pleine conscience doit être Around the Fur des Deftones à mon adolescence. Plus tôt dans l’enfance, ma mère m’a acheté toutes les cassettes de Francis Cabrel ! Entre ces deux périodes, c’est pas intéressant...

 

Qu'est-ce qui vous a amené à la musique ?
Cécile :
J’ai commencé la musique par des cours de piano quand j’étais enfant. Depuis, chaque arrêt me crée un manque. J’y retourne toujours, c’est un besoin.
David  : Les émotions et les plaisirs physiques que le chant procure.

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Mû, par Valeria Pacella.
Comment vous êtes-vous rencontrés, et comment s'est formé Mû ?
David :
On s’est rencontrés sur une péniche à Lyon pour une soirée bœuf. On a ensuite décidé de monter un projet ensemble, la première forme de Mû : nous deux, un bassiste et un guitariste. On est passés par de multiple configurations, à trois ou quatre musiciens pour se retrouver à deux en 2011. Mû est alors né sous sa forme actuelle.

 

C'est pour vous distinguer des groupes lambda que vous avez choisi de vous appeler Mû ? (Nota : Mû est la douzième lettre de l'alphabet grec, Lambda est la onzième)
Cécile :
Le nom Mû est un tiré d’une légende un peu semblable à celle de l’Atlantide. Mû serait un continent mythique désormais englouti sous les flots. La Bande dessinée de Corto Maltese du même nom à aidé à conceptualiser le nom du groupe.

Comment décririez-vous l'évolution de votre univers depuis sa création ?
David : j’ai l’impression d’une évolution douce. Progressivement, Ep après Ep, on a élaboré un son particulier.
Les débuts du duo étaient très simples dans l’approche du son : un piano, un Beatbox classic, et des voix, et doucement la synthèse s’est greffée aux mélodies, donc plus de timbres et de couleurs dans les sons de claviers. Le Beatbox a, pour sa part, été trituré, distordu par différentes technique d’enregistrements. Des chansons sont devenues plus sombres et d’autres plus lumineuses.
 
"L’inspiration pour ces îles est partie 
de la découverte de bobines de films."  

Comment s'élaborent vos compositions ?
Cécile :
Pour la composition dans Mû il n’y a pas de règle. Soit on arrive chacun avec une chanson toute faite et l’autre rajoute un peu sa touche, soit, le plus souvent, l’un de nous dispose d’un bout de mélodie, David avec des textes (c’est lui qui s’en charge le plus souvent), et moi avec des idées de sons ou de mélodies aux claviers. On compose ensuite ensemble, à partir de ces bribes d’idées.

Votre EP Emerillon (2014) s'attachait tribus amazoniennes guyanaises ?
David :
C’est un peu par hasard... Les chansons parlaient de besoin de liberté et rendaient hommage à toutes formes de vie en harmonie avec la nature, pour ne pas dire sauvages. En recherchant des noms d’oiseaux, le mot Emerillon est tombé comme une évidence. C’est à la fois le nom d’un rapace et d’un peuple amérindien.
La musique, pour sa part, n’a pas été influencée par quelque musique guyanaise que ce soit.

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Mû, Kergelen (2018)
Votre dernier EP s'intitule Kerguelen (2018). Quelle est l'atmosphère de cet opus, et qu'est-ce qui l'a conduit aux “Îles de la Désolation” ?
Cécile :
L’inspiration pour ces îles est partie de la découverte de bobines de films Super 8 dans le grenier du grand-père de Clément Gaumon, (le réalisateur du Film Kerguelen qui accompagne l’EP). Ces films ont été tournés sur les îles dans les années 70. Nous les avons numérisés, et nous en avons fait un premier clip : Dead Reckoning. Vous pouvez le retrouver sur notre chaine Youtube. Ce premier titre a inspiré notre envie de parler des Kerguelen et de raconter l’histoire de son naufragé, John Nunn.


 

Pour illustrer l'album, vous avez tourné Primitive II, un très beau clip, très ambitieux. Pouvez-vous nous en parler ?
David :
Primitive II a été tourné dans la Loire, vers Saint-Étienne, dans une combe plutôt fournie en végétation, notamment en fougères. Le choix du cadre a été décidé pour faire écho à l’état du personnage à ce moment là, c’est à dire, foisonnant, débordant, presque saturé. Tous les clips de Kerguelen sont réalisé par Clément Gaumon et son équipe. Pour ce clip en particulier, on n’était souvent que quatre sur le tournage : le réalisateur, un cadreur, l’acteur ( David Cartier, également sondier du groupe depuis le premier concert, il a enregistré et mixé l’album.), et moi même pour aider à faire le café et garder un œil sur le script car nous avions vite tendance à sortir du cadre.  

Que va faire Mû dans les mois à venir ?
David :
Quelques dates de concerts, en festivals, et surtout finir la série des sept clips pour les présenter dans des festivals de courts métrages.

 

Deux albums absolus à placer sur l'Arche de Noé pour réinventer la musique si la terre venait à disparaître ?
Cécile Maître :
An Awesome Wave de Alt J et Kid A de Radiohead.
David Honegger : Purple Rain de Prince, pour ne pas perdre notre sensualité, et l’album I_Con de De Staat, pour se motiver à rebâtir le monde.

 

Merci Mû d'avoir accepté notre interview.
David et Cécile :
Merci à toi

 

Sortie d'album : LYNN (Dark Nu Metal) Saint (2019)

Le 14/05/2019

Groupe : LYNN
Album : Saint (2019)
Genre : Dark Nu Metal
Origine : Paris

 
       LE GROUPE :
Lynn est un jeune quatuor parisien formé à l’initiative de Guime (Guitare), et de Dim (batterie), rapidement suivis par Ray (basse). Le groupe de Dark Nu Metal trouve ensuite son style et sa stabilité avec l’arrivée d’Anna, dont le chant caractéristique peut aussi bien être pleuré que hurlé.
En 2017, le quatuor se fait remarquer grâce à un EP 5 titres qui évoque les sorcières de Salem : “9”.
Aujourd’hui Lynn revient avec un nouvel album intitulé “Saint”.
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         L'ALBUM :
Son nom est “Saint”.

Lynn
plante le décor dès la première piste (Auror).
Elle réunit une partie des ingrédients goûtés par le quatuor : éléments horrifiques, climat pesant, rythme enlevé, chant hurlé.

L’ensemble de l’album alterne ambiances malsaines et riffs redoutables (Lithian, Flesh, Eroll).

Le chant : Anna est toujours aussi impressionnante.
De plus, elle s’aventure ici sur des terrains où l’on ne l’avait pas encore signalée : Cannibal, par exemple, dont le début prend des allures de ballade grunge, avec certaines lignes de chant très prometteuses, plus posées qu’à l’ordinaire chez Lynn, nous rappelant Courtney Love.

Les compos : Anna est portée par des musiques d’une belle qualité, aux tournures originales et très sombres.
La guitare sait se montrer catchy (l’irrésisitible riff de Lithian).
Les lignes instrumentales ne sont pas forcément prévisibles.

Le jeu des instruments : il est compact, homogène et violent. Il recherche l’efficacité.

 
Le clip : L’album était précédé par la vidéo “Saint”, troisième piste du CD qui lui doit son nom.
 

 
L’arwork : Sur la pochette de l’album, on voit une petite fille de dos (le modèle s’appelle Maylie).
Elle regarde par une fenêtre, ours en peluche à la main.
La pièce, sombre et nue, préfigure le climat angoissant de l’album.
La durée : L’album compte neuf pistes pour quarante-et-une minutes.

Et enfin :
9” était également le titre du EP. On imagine que ce n’est pas le fruit du hasard !
Les morceaux Auror et Eroll, qui débutent et clôturent l’album, étaient déjà présents sur “9”.
       NOTRE AVIS :
Lynn a trouvé son chemin. Il signe avec “Saint” un album puissant et inquiétant. Il mélange Nu Metal et ambiances Dark oppressantes et torturées.
Surpuissant, immédiatement identifiable, le chant d’Anna a encore étendu son territoire (
Cannibal). Il est parfaitement porté par des compositions carrées dans lesquelles des rythmiques catchy (Lithian) le disputent aux sonorités malsaines.
Une chose est certaine : si vous aimiez “
9”, vous allez adorer “Saint” !

 

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 LYNN, Saint (2019) - Recto de la jaquette du CD.

 
      LES LIENS UTILES :

LYNN - Acte II

Le 13/05/2019

Interview réalisée le 11/03/2019
Groupe : LYNN
Genre   : Dark Nu Metal
Origine  : Paris

Fondé en 2017 à Paris, le Metal hurlant de LYNN se démarque par un univers gravitant autour des sorcières de Salem ainsi que par les interprétations habitées de sa chanteuse Anna.
Un premier EP remarqué, un étonnant clip acoustique et quelques concerts plus tard, Lynn revient en force avec “Saint”, un album qui verra le jour en avril 2019.
A un mois de cette sortie, Anna (chant) et Ray (basse) ont bien voulu nous en dire plus sur leur parcours et nous parler de ce second opus.
Anna Lynn au Klub par Pics' N ' Heavy.
"9 était une esquisse, 
on tâtonnait, stylistiquement parlant. 
Saint va creuser dans ce qu'on a préféré."
Ray Lynn
Bonjour Lynn, pourriez-vous présenter aux lecteurs qui ne vous connaitraient pas ?
Ray : Nous sommes Lynn, un groupe de cinq membres : Léa (ingé-son), Guime (guitare), Anna (Chant), Dim (batterie), Ray (basse).
Anna : Lynn, c’est également quatre ingrédients : la folie, la noirceur, la mélodie et la force.
Guillaume est le cérébral de l’équipe, toute la partie technique qui me fait saigner du nez, c’est lui (Rires). Il est très pro.
Dimitri incarne le mystère, la force tranquille, il est celui qui calme et défonce tout a la fois.
Ray se rapproche de moi par la noirceur, les riffs lourds, l’envie de hurler. C’est lui qui décortique le mieux ma tête.
Quant à moi, je porte la parole de tout ça, mais la rage est commune... Je donne voix à la colère et aux envies de meurtre que l’on peut avoir. (Rires)

Quels sont vos parcours artistiques respectifs et comment s’est formé Lynn ?
Ray :
On a tous pas mal de bouteille, on a beaucoup “voyagé” avant de former Lynn. Pour ma part, je suis autodidacte. J’ai joué dans plusieurs petites formations, allant de la cover Pop-Rock au Metal en passant par le Grunge, en France et au Cambodge.
Anna : Je suis autodidacte également, je fonctionne au ressenti. J’ai débuté a l’âge de seize ans, au lycée. A l’époque, je faisais du théâtre, et j’aimais ça parce que je pouvais y devenir celle que je ne suis pas. Puis j’ai conjugué mon goût de la scène et ma passion pour la musique, avec un petit groupe, par intermittence. En 2015, j’ai tout arrêté pour des raisons personnelles, et j’ai quitté Chambéry pour m’installer à Paris. J’y ai rencontré celui qui m’a donnée l’envie de recommencer - car j’avais lâché - ainsi que trois furieux avec lesquels nous avons formé Lynn.
Ray : Le groupe est né d'un projet commun de Guime et Dim.
J’ai rejoint le trio formé à l'époque avec Céline. L'intention était alors de suivre la voie (voix ?) d’ In This Moment.
Pour des raisons personnelles, Céline n'a pu poursuivre.
Après de longs mois d'incertitude, Anna est arrivée. Elle a insufflé la quasi-totalité de l'univers de Lynn.

Comment se répartissent les rôles au sein de Lynn ?
Ray :
Lynn est une “entreprise” compartimentée. Chacun y tient un rôle même s'il y a quelques porosités dans ceux-ci. Guime est principalement à la manœuvre pour la composition, Dim est “l'oreille technique” du groupe, Anna est notre chargée de communication, et je traite la plupart des questions administratives.

En 2017 sortait “9”, votre premier opus. Quelles ont été les étapes importantes depuis la parution de cet EP ?

LYNN, 9 (2017)
Ray : La première de toutes a été notre première date au Le Klub en juin 2018 à Paris. Ambiance “fête entre potes”, mais préparée avec sérieux et rigueur. La première impression doit être marquante, et on avait tout sauf envie de “se griller”. Et vous savez quoi ? La deuxième impression doit aussi être marquante ! Et la suivante, et la suivante... On s'attache à mettre énormément de travail dans tout ce qu'on fait, on veut produire de la qualité, avant tout pour notre plaisir, par fierté.
Anna : Pour le live, je rejoins Ray.
La résidence accompagnée de Faustine (Faust Do) a également beaucoup compté. Ça été ma rencontre-révélation (Rires). Elle a su nous guider, non pas dans le technique, mais dans le “Pourquoi es-tu là ? Pourquoi fais-tu ça ?” J’ai pris une claque monumentale sur mon envie d’être la petite frontgirl-power “Regardez moi aussi j’ai des couilles !” aux multiples facettes sûrement déjà utilisées. (Rires) Bref, elle m’a défoncée toute une journée et j’en suis sortie vraie ! J’ai compris que la scène c’est d’abord le lieu d’une guerre, celle que je ne peux pas faire dans mon quotidien, un lieu de libre-expression qui donne envie aux gens de lâcher prise et de vivre ce moment avec nous. Cette étape fut très importante, je pense que les garçons me rejoignent sur ce point, ma voix a changé, s’est chargée d’émotion, et la musique a suivi.

Vous annoncez la sortie d'un album en 2019, illustré par un court extrait d'un morceau intitulé “Cannibale”. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur le futur opus ?
Anna :
Cet album arrive le 13/04/2019, soutenu par l’asso MusikÖ_Eye.
Jusqu’à présent tout est fait maison : enregistrement, artwork et mix, sauf le master pris en charge par L'Autre Studio et Jean-Pierre Bouquet.
Pour l’artwork, on voit une petite fille (notre modèle s’appelle Maylie) enfermée qui regarde vers l’extérieur, vers la liberté, sans savoir si c’est bien ou si c’est mal. Elle est en colère, mais on ne sait pas contre quoi, contre qui... Elle ressent des sentiments inconnus, l’impression d’entrer en mutation... Je n’en dis pas plus.
L’extrait “Cannibal” décrit sa folie et sa manière de se nourrir mais, dans le texte, on ignore si c’est acté ou rêvé. 
 
Comment décririez-vous “Saint” par rapport à “9”, son prédécesseur ?
Anna :
“9” est vraiment la gestation de ce que nous sommes aujourd’hui, d’ailleurs deux morceaux seront dans l’album. C’était un élan : cinq morceaux importants qui nous ont permis d’y croire et de proposer notre identité pas totalement assumée. L’album sera vraiment différent, et j’espère que l’auditeur pourra trouver ce qu’il recherche après l’EP.
Ray : “9” était une esquisse, on tâtonnait, stylistiquement parlant. “Saint” va creuser dans ce qu'on a préféré. Sans trop en dévoiler, on retrouvera plus de “Lord.S” que de “Enemy”. On y développe un peu plus notre “patte”, on y fixe notre son.

Ce nouvel opus explorera donc toujours la thématique des sorcières de Salem ?
Ray :
C'est l'ADN du projet, ce sera toujours au moins en filigrane.
Anna :
Ray a raison, les sorcières de Salem sont la ligne directrice de Lynn, et nous sommes toujours dans l’expression de cette “sorcière”, mais surtout de sa folie et de ce qu’elle peut raconter. L’album est composé de dix titres, et il se nomme “Saint”. C’est la naissance de la sorcière, et le morceau sera accompagné d’un clip pour démarrer le chapitre.
Anna Lynn au Klub par Pics' N ' Heavy.
Anna, ta manière de chanter est spectaculaire et demande beaucoup d'investissement émotionnel. Comment gères-tu ta voix et comment te sens-tu à l'issue d'un concert ?
Anna :
C’est fort agréable à entendre, même si je n’arrive pas à partager cet avis et que je pense avoir encore beaucoup de travail. Je gère grâce aux précieux conseils de Guillaume (guitare) pour la technique. Après c’est du feeling : ça passe, c’est cool ; ça ne passe pas, on trouve une alternative. Je dois ajouter qu’a l’issue d’un live ou d’une répète, c’est une tisane et au lit (Rires). Non, je plaisante ! Mais c’est comme une bonne séance de sport qui vide le trop-plein, et je compare ça a un combat ! J’ai une multitude de personnes qui m’inspirent : Kurt Cobain, pour ma génération, a été celui qui m’a marquée émotionnellement... Il y en a d’autres, mais j’ai commencé à pencher de ce côté grâce a lui.

Quels sont vos projets pour les mois à venir ?
Anna : Tout d’abord la sortie de l’album et son clip. Nous voulons pouvoir le partager et faire des concerts, on en a quelques-uns a venir... On espère que notre projet vous donnera l’envie de nous suivre. On remercie grandement l’équipe de Musikoeye de nous faire confiance et de nous accompagner pour cette sortie. Il est rare et difficile de trouver des gens comme eux. C’était ma parenthèse “love-love”. (Rires)
Ray : Dans les semaines à venir, nous devrions publier notre premier clip, tourné récemment. On nous retrouvera le 13/04/2019 au MusikÖ_Eye FEST #2 à Crosne. On profitera de cette occasion pour effectuer la Release de notre LP. Ensuite nous nous emploierons a jouer en province.
 
Merci Lynn d'avoir répondu à mes questions.
Anna :
Merci beaucoup pour ton attention
       
Pour suivre Lynn sur Facebook :
https://www.facebook.com/lynnofficielband/
Merci à Anna et Ray pour leur accueil.
Merci à Pics 'N' Heavy pour ses photographies, son accueil, son aimable autorisation.
D’autres photos sur : https://www.facebook.com/PicsNHeavy/

 


 

Sortie d'album : BALLS OUT (Hard Rock) - Let Me In (I Know Someone Inside) - 2019

Le 01/05/2019

Groupe : Balls Out
Album : Let Me In (I Know Someone Inside)
(19/04/2019)
Genre : Hard-Rock
Origine : Nice

 

 
Formé à Nice en 2016, Balls Out est un quatuor constitué de Pat Gioan (Basse/chant), Yann Vautrin et Sonny Micucci (Guitares), Pierre Pizana (Batterie).
En mars 2018, les Niçois sortent un premier EP six titres sans fioritures intitulé “Too Big To Handle”.
En juin de la même année, ils se font remarquer en jammant sur scène avec Norbert Krief, le guitariste de Trust.
En décembre 2018, ils font la première partie de Clutch à l’Elysée Montmartre.
En avril 2019, Balls Out revient avec un nouvel album : “Let Me In (I Know Someone Inside)
 
Huit titres / vingt-huit minutes !

Let Me In (I Know Someone Inside) est à la limite de l’EP. Cela signifie aussi que le groupe a décidé de ne faire aucun remplissage.
Balls Out connait ses classiques et sait y faire pour vous pondre des riffs accrocheurs. Si vous aimez le Hard, cet opus va vous choper dès le premier morceau et ne va vous lâcher qu’à la fin de la dernière piste.
Les guitares Vautrin/Micucci sont un régal ! Le point d’orgue en est une cavalcade infernale qui conclut l’énorme Hurricane.
Le chant rugueux de Pat Gioan est beaucoup plus varié (Drumstick Sucker) que sur l’EP. Il ouvre ainsi un champ plus large aux compositions.
Balls Out n’est la copie de personne, et on reconnaît sa patte assez aisément. N’empêche, cet album honore ses aînés : AC/DC, Airbourne, Nashville Pussy, Rose Tatto, Black Sabbath, Kiss (façon Simmons/Frehley) et Mötorhead sont les références qui vous viendront pèle-mêle au fil de l’écoute.

Balls out let me in

BALLS OUT - Let Me In (I Know Someone Inside) (2019).
Côté artwork, on découvre à travers un judas les quatre Balls Out qui sonnent à une porte avec des têtes d’innocents aux mains pleines. Va-t-on les laisser entrer ? On l’ignore ! Mais la question qui me vient en regardant cette pochette est celle-ci : laisseriez-vous votre fille sortir avec un Balls Out ?
Ce cliché, signé Hugo Lietta, est issu d’une série réalisée au Fisheye (un objectif très grand-angle qui donne cette impression de judas de porte). Elle illustre parfaitement bien le titre de l’album.
Moaning Hard est le premier clip tiré de l’album.

 

 

L’album est signé chez M & O Music.

 

Avec des vrais morceaux de HARD ROCK dedans :

Let Me In (I Know Someone Inside) est un album aux titres accrocheurs qui démontre tout le talent de Balls Out pour pondre des hymnes Hard-Rock, ainsi que tous les progrès accomplis par ce groupe. Balls Out s’est lâché, il a eu raison, et il continue à foncer à la vitesse d’un TGV.
Une excellente galette, courte et vive, avec des vrais morceaux de Hard-Rock à l’intérieur.
A se passer à fond et en boucle dans sa bagnole.
 
Liens et infos pratiques :

Balls Out en concert :
. à Paris le 25/05/2019 au Gibus Live

 

 

WILDSOFA (Brutal Pop) : L'interview sur le divan

Le 30/04/2019

Un groupe qui part en concert avec son canapé, vous avez déjà vu ça ?
WILDSOFA se forme en 2015. Ce trio niçois propose une Pop énervée, voire carrément brutale.
Nous avons pu poser des questions aux membres du groupe, histoire de faire le point sur leur parcours et leurs ambitions.
Quelques mois à peine après la sortie de leur nouvel EP, “The Golden Bison” (2018), voici donc WILDSOFA sur le divan.

 
        
WILDSOFA par Marie-Laure Renous.
      
 
Bonjour Wildsofa. Premier album acheté ?
An Bacca / Guitare - Chant :
Un des premiers, c’était In Utero, de U2.
Hellesylt / Batterie : Around the Fur de Deftones.
Ozrib / Basse : The Number of the Beast en cassette.
 
Qu'est-ce qui vous a conduits sur les chemins de la musique ?
WILDSOFA, Resting Time (2016)

An Bacca :
L’absentéisme !
Avec Hellesylt, on a commencé lycéens par un groupe de Punk, Aquarium and the Coustow. D’ailleurs il y avait déjà du Wildsofa dans Aquarium : on faisait des morceaux ultra violents comme «Ih kauv van yu treut», limite Grindcore, et des balades Pop comme «Baleyns our friends». Le morceau «I wake up» dans «Resting Time» est un morceau d’Aquarium ré-écrit.
Ozrib est né bassiste.

 

Comment est né Wildsofa ?
An Bacca :
J’avais envie de rejouer du Rock qui tape, et naturellement je voyais Hellesylt à la batterie pour m’accompagner. J’ai pris quelques chansons qui n’avaient pas d’avenir clair, j’en ai écrit d’autres. Il est venu chez moi et on est allés acheter un bidon de Long John chacun. On à tout écouté, et on a passé les jours suivants à discuter et à nous plonger dans le projet.
L’été on s’est calés chez lui, à la montagne, et on a répété tout ça. On a profité de la vie et on a enregistré, ça à démarré comme ça...  

 
 
Par quel processus vos chansons prennent-elles vie ?
An Bacca :
Ça dépend, certaines idées naissent quand on est entre nous, d’autre fois c’est moi qui arrive avec un truc. Ces derniers temps, pas mal de nos morceaux contiennent des personnages ou des concepts qui sont nés pendants nos discussions.
Quand on a quelque chose d’intéressant, on aime s’imaginer quel genre d’atmosphère on voit dessus, quel genre de riffs collerait bien, ensuite je compose dans mon coin.
Dans les idées qui viennent, j’aime garder l’inattendu, du moment que ça me plait, et je jette de plus en plus ce qui me parait trop « riffs réflexe ». Quand je tiens un truc pas mal, on le fait tourner en répète et on fait les arrangements ensemble, souvent le chant vient à la fin.

 

Quelles thématiques ont inspiré l'écriture des textes de The Golden Bison ?
An Bacca :
La thématique de l’E.P c’est les rapports de domination, chaque morceau en parle avec un sujet différent, domination sociale, amoureuse et physique. Mais surtout l’E.P révèle le Bison d’or au monde, il vous aime, et vous allez le sentir.
Les paroles, c’est le plus difficile. J’aime qu’elles portent une idée, mais sans que ça prenne le pas sur la musicalité des mots, c’est une chimie bien spéciale.
Ainsi, pour le moment, les textes de Wildsofa sont nébuleux, parfois ça veut dire quelque chose clairement, parfois (souvent) le sens est caché, et parfois c’est flou. Souvent ça part d’une image et je fais rebondir le reste dessus.
WILDSOFA, The Golden Bison (2018)
Ce nouvel opus est-il dans la lignée de Resting Time (2016), votre mixtape ?
Wildsofa :
Quelque chose de commun avec Resting Time dans The Golden Bison, c’est la façon d’enregistrer. On aime garder au maximum les choses telles quelles, et faire disparaître le moins possible de petits «défauts» de l’enregistrement. Bien sûr il y a du «lifting» au mixage, mais on favorise l’énergie à l’exécution on va dire, et une part de hasard.
Par contre sur Resting Time, il n’y avait pas Ozrib. Là on à beaucoup joué ensemble, et je connais maintenant sa façon de faire. Les riffs de basse ont évolué grâce à ça.
Une autre différence c’est notre son, dans Resting Time, c’était plutôt une question de sensations quand on jouait. Sur Golden Bison, on a cherché à faire sonner ça Brutal Pop. Ça tient beaucoup à nos expériences live où l’on s’est rendus compte qu’on avait un certain grain et qu’il fallait le faire vivre. Par ailleurs, sur Resting Time on s’était pas mal appuyés sur nos références musicales, dans les riffs comme sur le mixage, là on se détache de tout ça, on est dans une phase d’expérimentations.
WILDSOFA au théâtre de la licorne - Photo Marie-Laure Renous.
Parlons concerts, un mot sur la drôle de soirée In The Mood qui s’est déroulée au Theatre De La Licorne en février dernier ?
Wildsofa : Le concert à la Licorne c’était un grand moment ! On a fait ce show dans le cadre d’un projet qui s’appelle le Friendly Live et qui se déroulait sur trois jours avec une première partie captation vidéo live avec scénographie et une deuxième partie concert.
On a eu beaucoup de gens, et j’en profite pour les remercier, qui sont venus nous aider à réaliser ce qu’on voulait faire pour la vidéo. Du coup, ils étaient super chauds pour le concert.
Notre concept en live, c’est d’amener notre canapé sur scène et que les gens puissent venir s’assoir dessus et profiter du show depuis la scène directement. On le fait à chaque fois, mais là, le Bison d’or est apparu pendant l’intro. Les mecs sur le canapé sont devenus fous, on n’a pas eu le temps de finir notre premier morceau que c’était déjà l’anarchie autour de nous ! On à eu droit à une incroyable performance de danse improvisée par Romain des Mills, des pogos et des danses sur le canap’ pendant tout le concert. C’était une communion dans le chaos ! Et ça a fini en délire collectif sur notre morceau Monochromie 21, on peut voir ça en vidéo sur Facebook c’était vraiment cool !
C’est super grisant de voir que les gens entrent dans notre univers et s’éclatent. Maintenant, on travaille sur plusieurs nouveaux morceaux, on affine les choses et on expérimente. On veut se créer un son groovy, puissant et massif. On veux faire peur à 1349. La prochaine fois que vous pourrez nous voir, ce sera le 29/06/2019 au Montaurock Festival 2019 Underground session. Ne manquez pas ça, les gars! Il y a une programmation locale de furieux : YUZU, UtopiK, I.M.O.D.I.U.M, Freddy's, et des gros noms : Arno Futur, Karl Phillips, The Filaments, Dagoba ! Ça, c’est l’événement immanquable de la région ! Si tu es dans le coin et que tu rates ça, jamais plus tu n’auras le droit de maronner sur la vie musicale underground du Sud-Est, non, jamais tu ne le pourras plus !

 

La scène Rock niçoise est vivace, mais la fin d'année 2018 a vu la fermeture de deux salles qui accueillaient des groupes dans les Alpes-Maritimes : La Hacienda à Antibes, et le Sun City Café à Valbonne. Reste-t-il une place pour le Rock dans le 06 ?
Wildsofa :
Que Ben fasse quelque chose pour nous sauver, au lieu de taguer des abribus !
Oui ça craint ces histoires de fermetures, mais heureusement beaucoup de gens prennent des initiatives qui permettent aux groupes de jouer. Il y a des assos qui se bougent bien comme In The Mood, Punk Is Dead ASSO ou Hydart, quelques salles comme L’Altherax Music, La Matrice qui vient d’ouvrir, La Zonmé aussi. A Cannes il y a Picaud et La Licorne qui nous ont accueillis dernièrement. Et puis tu peux aller dans le Var, au Monster'S Art - WMC ou au Latitude Bar, c’est à côté et, franchement, c’est l’éclate chez eux !
 
D’autres concerts à venir ?
Wildsofa :
En décembre on a dégainé notre plus beau Boogie-Woogie devant le jury de la MJC Picaud ils ont aimés ! Du coup cet année on travaille avec eux.
Niveau concerts, ce n’est pas encore calé, mais on repassera là-bas d’ici la fin de l’année. On a pu utiliser la salle en résidence pour modeler notre son et continuer d’élaborer de nouvelles idées pour les Live.

D’autres projets sur les mois à venir ?
Wildsofa : Le clip de Bundy's Boat. On l’a tourné cet été, et c’est la toute première expérience de clip pour Wildsofa !
Comme le morceau, le clip parlera du pervers narcissique, ce sera une histoire avec un homme tourmenté par ses consciences, du golf dans les bois, une intrigue amoureuse bancale, le Bison d'Or, des jambes sur une barque et des lunettes de soleil mauve. C'est la première étape d'un processus créatif plus long qu’on vient de lancer.
On veut écrire un album en se basant sur certaines idées de l'E.P et du clip, et en faire une vrai histoire tragique, un peu à la Racine. Tout est à faire, mais quoi qu’il en soit vous rencontrerez enfin le Bison !

 

S'il n'y avait de place sur l'arche de Noé que pour deux albums pour sauver le Rock, lesquels choisiriez-vous ?
An Bacca :
Il faudrait faire baiser Janis Joplin avec Lou Reed.
Hellesylt : Led Zeppelin II et Massive Conspiracy Against All Life, de Leviathan.
Ozrib : Hate’Em de Darthrone et Hellfire de 1349.

 

Merci Wildsofa d'avoir répondu à nos questions. Vous avez le mot de la fin.
An Bacca :
Le centaure Roger Hanin.
Hellesylt : Si j'étais une femme je serais vachement bonne.
Ozrib : Hail Satan !
Questions additionnelles :
- Est-ce que «Le Prince des Ténèbres» est un bon film ?
- Tu préfères les tacos ou les enchiladas ?
- Merci Ahasverus !
        
Wildsofa sur Facebook :
https://www.facebook.com/wildsofa/
Wildsofa sur Bandcamp (profitez-en, leur discographie est à prix libre !) :

https://wildsofa.bandcamp.com/album/the-golden-bison
 
Nous remercions In The Mood et Marie-Laure Renous pour les photographies du concert du Théâtre de La Licorne et pour leur aimable autorisation.
Retrouvez Marie-Laure sur
https://www.facebook.com/legendepersonnellephoto/
Retrouvez In The Mood sur
https://www.facebook.com/inthemoodasso/

 

Sortie d'album : LATEX (Rock) Kanibal Café (03/05/2019)

Le 30/04/2019

Groupe : LATEX
Album : Kanibal Café (03/05/2019)
Genre : Rock / Punk Rock
Origine : Nice
 
LE GROUPE
Voici un quatuor qui s’est auto-promu “groupe le plus déjanté de la Côte-d’Azur”. Il serait difficile de les contredire.
Latex développe une conception du Rock’N Roll qui consiste à vous faire danser et à vous faire marrer en même temps. Un Rock en français grivois et social (notez le A dans un O de “Kanibal Café”).
Son line-up se compose de Sandy Dynamite (voix, danses) et de Guitarfox (guitare, voix, beatprog), très actifs ce mois-ci puisqu’ils sont également impliqués dans la sortie du “
Shot of Pain” de Schultz. Ils partagent, pour Latex, leur micro avec Shock Absorber, tandis que Pits gère basse, synthé et beatprog’.
Poilade, donc ? Certes... Mais derrière les apparences, du travail, du talent. Et mine de rien, depuis une dizaine d’années,
Latex met de la qualité dans sa gauloiserie. Il en fourre même jusque dans le packaging de ses opus : voyez l’album-capote USB “A Poil A Poil A Poil” (2014).
 
L'ALBUM
En 2019, Latex revient avec Kanibal Café, un douze coups.


CoverLe démon du sexe m’habite”, chantent en choeur Sandy Dynamite, Guitarfox et Shock Absorber... On ne change pas de doctrine chez Latex : “Peace, Love Et Mes Boules”, “Déglingué du String”, “Selfist Fucking” sont des titres qui parsèment l’album. Encore une fois, ne pensez pas que Latex se résume à quelques formules paillardes ou à des blagues potaches sur fond d’accords de guitares mal maîtrisés : Tout cela est parfaitement ficelé, et un titre comme “Radioactif” pourrait sortir d’un album de Jacques Dutronc.

Musicalement, ça tient parfaitement la route. C’est bien écrit, bien composé, bien joué, bien chanté. C’est parfois loud (NDC Store), oscillant entre Rock, Hard et Punk (Rico Gonzales). C’est tout simplement bon, (Radioactif, Selfist Fucking, Android Baby...).

Côté packaging, il s’agit à nouveau d’une clé USB. Elle est “agrémentée” d’une tête de mort. Tout ceci est bien sûr entièrement pensé et réalisé à la maison, en mode Do It Yourself (DIY) puisque, telle la marmotte emballant le chocolat,
Latex s’occupe personnellement de vos commandes.
 
NOTRE AVIS
 
Avec Kanibal Café, Latex secoue le cocotier du Rock français. Ses aînés s’appelaient Bijou, Marquis de Sade ou Au Bonheur Des Dames.
Latex
a la personnalité aussi affirmée que ses illustres prédécesseurs. Sa discographie, Kanibal Café en tête, est à la hauteur.
Un excellent album, à découvrir sans attendre puisqu’il sort aujourd’hui.
 
Latex kc verso
 
LES LIENS UTILES
 
Le site officiel : http://latexxx.fr/
La page Facebook (n’oubliez pas de liker !) :

https://www.facebook.com/LatexCabaretPunk/

Bandcamp :

https://latexxx.bandcamp.com/

Latex en interview :

http://ahasverus06.e-monsite.com/blog/groupes/latex-cafe-gourmand.html