SHOCK ROCK

JE T'AIME, BAD TRIPES, ASK THE LIGHT au Molotov

Le 15/08/2023

Par Ahasverus
La synthwave et le shock-rock entreront en collision le 15/09/2023 à Marseille.

Et plus précisément au 3 Place Paul Cézanne... C'est l'adresse du Molotov où se produiront Je T'Aime, Bad Tripes et Ask The Light.
Je t aime tour 1
Le premier groupe nous vient de Paris où il s'est imposé en quelques albums en digne successeur de The Cure avec un synthrock à la fois provocateur, décadent et sulfureux.

Le souffre, c'est également un élément que maîtrise Bad Tripes à la perfection. Ces marseillais paradent sur le devant de la scène shock-rock, forts de leurs quatre albums, dont le récent « La Vie La Pute ». Le spectacle sur scène est garanti et l'énergie développée en live par la frontwoman Hikiko Mori est renversante, tandis qu'une nouvelle venue, Paprika, l'appuie désormais pour les voix.

Entre synthrock et shoegaze, Ask The Light complètera cette soirée phocéenne à la perfection.

Une affiche d'exception et un événement à ne pas rater !

BAD TRIPES : L'interview Mots-Clés d'Hikiko Mori

Le 03/03/2023

« Le nom de l'album, c'est le ressenti du groupe à ce moment-là. C'est un gimmick qui résume très bien des années de merde et de solitude, de 2020 à 2022. »

Fin janvier 2023, le groupe de shock-rock Bad Tripes sortait « La Vie La Pute » son quatrième album. Tandis que les Marseillais se préparent à investir Fréjus pour une soirée Geek'N'Roll qui se déroulera le 10/03/2023 au Monster'S Art, l'intarissable Hikiko Mori, frontwoman de la formation marseillaise, a bien voulu nous éclairer sur le nouvel opus : inspiration, ambiance, line-up, réalisation, production,  tout cela et plus est évoqué dans cette interview  mots-clés.

Entretien réalisé par téléphone le 27/02/2023
Bad tripes christophe sanchez aka shankrasonic
Photographie Christophe Sanchez AKA Shankrasonic

Moral des Troupes ?
Hikiko Mori : Ca a rarement été aussi bien ! Après quasiment trois ans d'une période très compliquée bien que créative, on a eu un début d'année très chargé. Depuis janvier, ça redonne un peu le goût de vivre (rires). Le nouveau line-up a trouvé une complicité musicale et artistique à tous les niveaux.

Discographie ?
« Les Contes de la Tripe »  est un album dont on est très contents aujourd'hui encore.  Il m'est arrivé de le réécouter et je reste fière de ce qu'on a fait dessus. Comparativement, « Phase Terminale », le premier album avait des erreurs de son, je ne sais même pas comment on a pu les laisser passer. « Splendeurs et Viscères »,  j'assume (je parle à titre personnel) même si il y a quelques détails que je trouve moins percutants que d'autres.
Bad tripes discographie 700
Filiation ?
« La vie La Pute » n'a pas été influencé par « Les Contes de la Tripe ». « Les Contes... » avait été écrit pendant une période bizarre. On n'était pas dans le même mood. « La vie La pute » c'était la période du Covid. Seth — il n'arrête jamais de composer — m'envoyait des morceaux. J'ai commencé à écrire à ce moment d'incertitude... La salle où l'on répétait était fermée à cause de la crise sanitaire. On a fait l'album dans un détachement total. Même si on continue de se ressembler et qu'il y a une continuité, on a fait le truc sans trop y penser. On est très instinctifs dans notre fonctionnement. On n'était ni dans le passé, ni dans l'avenir, on marchait vraiment au présent. Le nom de l'album, c'est le ressenti du groupe à ce moment-là. « La vie la pute », c'est aussi un truc que je disais souvent,  une phrase à la con que je sortais pour tout et pour rien et qui nous faisait marrer. C'est un gimmick qui résume très bien des années de merde et de solitude, de 2020 à 2022. « La vie La Pute » n'est pas un album de rupture, mais on n'a pas cherché non plus une continuité.
Bad tripes cover
Pression ?
Non. On  ne fonctionne pas comme ça. Seth compose beaucoup. 95% du temps, c'est lui qui démarre les choses en composant, puis je le rattrape en écrivant les textes en fonction de l'ambiance que ses sons m'évoquent. Certains morceaux peuvent me parler moins que d'autres, mais c'est juste une réflexion, pas une pression par rapport à ce qu'on a fait précédemment. Je peux penser « tiens, ça on a déjà fait ». « La Cadavereuse » par exemple date d'il y a longtemps. On l'avait écartée parce qu'on trouvait qu'elle ressemblait à « Car Nous Sommes Nombreux » (NDLR : septième piste de l'album « Les Contes de la Tripe »). Puis en la réécoutant, j'ai trouvé le refrain génial. J'adore cette chanson ! On a décidé qu'il n'y avait pas à la mettre de côté.

Inspiration ?

Je regarde énormément de chaînes de true-crimes. Je suis tombée très tôt dans cette fascination morbide mais extrêmement banale, un peu à cause de Marilyn Manson, en cherchant l'origine de son nom. Pendant le confinement, j'ai regardé des podcasts sur les tueurs en série. Dans mon boulot aussi (je travaille dans la presse) je recense les faits divers. Massacres de masse, attentats... Dans mon taf, c'est mon quotidien !
Bad tripes christophe sanchez aka shankrasonic 2
Photographie Christophe Sanchez AKA Shankrasonic
« Supermasochiste ? »

Bob Flanagan je l'ai découvert avec le clip de Nine Inch Nails, « Happiness in Slavery ». J'étais intriguée par ce monsieur qui se faisait torturer par des machines, et moi, à chaque fois que je vois quelque chose, j'ai envie de comprendre ce qu'il y a derrière. Je connaissais donc Bob Flanagan par ce biais, et le hasard l'a remis sur ma route vers 2008. J'étais bénévole dans une salle de spectacles un peu trash, je faisais des performances, j'aidais à la promo et je trainais un peu dans la salle. Une fois  alors que je devais faire une performance, j'étais arrivée très tôt, et j'avais quatre heures à attendre. Il faisait hyper froid,  alors l'un des artistes résidents m'a proposé d'aller mater un film au chaud. On a squatté sa piaule, on s'est enroulés dans des plaids, et on a regardé « Sick, The Life And Death Of Bob Flanagan, Supermasochist », le documentaire de Kirby Dick. C'est un film sur un mec qui est en train de mourir... Moi qui me plains tout le temps, je vois ce gars qui a la mucoviscidose, pour qui la vie est une souffrance permanente, arriver, en se masturbant, à transcender la souffrance en plaisir. Il devient Supermasochiste, s'invente un personnage de super-héros tout en faisant à côté des spectacles comiques, des chansons pour les enfants malades... Ce mec est vraiment un modèle... Je n'ai jamais autant pleuré devant un film. Ca m'est resté dans la tête. J'ai rematé le film plus tard, avec une émotion tout aussi intense.

Underground ?
 Le mot fait toujours un peu snob... Mais ça parle aux gens. J'ai fait des performances avec Jean-Louis Costes, l'artiste underground par excellence. Ca m'a apporté beaucoup. Artistiquement, humainement... Du mauvais comme du très bon dans ma manière de voir la vie, de considérer la scène et l'expression artistique...
Bad tripes christophe sanchez aka shankrasonic 4
Photographie Christophe Sanchez AKA Shankrasonic

Sombre ?
Je ne sais pas trop... « La Vie La Pute » a été écrit dans des circonstances particulières, marquées par le deuil. J'en parle clairement dans l'album. On a beaucoup rigolé pendant l'enregistrement, parce qu'on est très cons, et parce que l'humour c'est ce qui nous sauvera. Mais ça a été très douloureux à faire. Pour « Splendeurs et Viscères » j'étais dans une période revancharde dont je suis revenue. J'étais en mode gueularde et moralisatrice, j'étais vraiment pas bien. Pour « Les Contes de la Tripe », je n'avais plus envie d'être cette Mère La Morale qui engueule les gens. J'avais décidé de prendre un peu de recul et d'être moins frontale. Alors j'ai écrit des petites histoires. J'ai parlé de choses intimes, mais d'une manière détournée.  Pour « La Vie La Pute », avec les confinements, avec les couvre-feux, on était tous en tête à tête avec soi-même. J'étais en télétravail, je ne voyais quasiment plus personne. Peut être que ce tête à tête avec moi a fait surgir l'écriture comme ça. C'est une évolution naturelle, je ne me suis pas dit : « tiens je vais me cacher derrière des personnages » . Je n'ai pas réfléchi, c'est l'humeur du moment qui m'a portée.

 Hip Hop ?
Seth est un gros fan du hip hop des années 90's, un gros fan d'IAM. Moi, gamine, j'écoutais NTM, et il faut franchement être de mauvaise foi pour dire que c'est de la merde ! Seth voulait qu'on enregistre un morceau hip-hop depuis très longtemps, il avait même envisagé qu'on fasse une reprise d'IAM. J'avais habilement esquivé la question pendant des années. Durant le confinement, Seth m'a balancé ce morceau que j'ai trouvé vachement bien. Mais je ne voyais pas comment écrire là dessus. D'un point de vue technique, personnellement, je me suis chiée dessus !  Seth m'a rassurée. Il a une curiosité pour le rap, il a cette culture, avec ce phrasé particulier. Il m'a épaulée, il a fait le prof avec moi, c'est lui qui m'a un peu fait les lignes de chant. On a beaucoup travaillé. Pour moi c'était laborieux, j'avais peur d'être ridicule.
Bad tripes la vie la pu te
Titre ?
Seth me faisait une sorte de chantage affectif en me disant « moi je m'en fous, si le prochain album ne s'appelle pas la vie la pute j'arrête de composer ! »,  Du coup je me suis dit qu'il y aurait bien un moyen de faire une chanson qui aurait ce nom sans que ça tourne au gag. Ce morceau rap en était l'occasion...Au final, le morceau m'a paru si parfait que je ne me suis pas dit qu'il allait décontenancer les gens. C'est au moment du placement dans l'album qu'on s'est demandé comment on allait faire. Si  on le met en dernier ça fait morceau qu'on n'assume pas. On était hyper contents du résultat, pleins d'auto-satisfaction. On l'a donc assumé. Il donne son titre à l'album et devient en quelque sorte sa vitrine
Comme tout créateur, on veut plaire à notre auditoire. Mais on veut avant tout aimer ce que l'on fait. Et là, ça nous a plu de le faire.

« On avait envie d'un gros son. »

Production ?
C'est le seul truc où on avait une vraie pression. Depuis nos débuts, on a toujours enregistré avec la même personne, même si on n'a pas d'ingé-son attitré.   Ca fait des années qu'on avait envie d'un gros son, Seth surtout, (je suis moins sensible dans ce domaine). J'ai suggéré qu'on l'enregistre nous-mêmes. Seth est le couteau Suisse du groupe, il fait du montage, de la vidéo, de l'étalonnage et tout, mais pour le son il a dit non, qu'il n'avait ni le matos, ni les connaissances, ni le budget pour faire un studio.
Un jour en surfant sur Facebook il tombe sur Point Break Recording, un studio allemand basé à Cologne. Il écoute ce que fait le mec et il m'envoie un lien. J'ai limite les cheveux qui sont soufflés en écoutant le son, mais je lui fais remarquer qu'on n'aura sûrement pas le budget. On demande un devis, je pensais qu'on allait nous proposer un tarif où il faudrait qu'on s'endette sur je ne sais combien d'années, qu'on vende un rein et même un poumon... Et puis non, c'était abordable. Alors on s'est dits « allez, si ça se trouve ce sera notre dernier album avant la fin du monde, on se lance ! »
J'avais des craintes, car ce gars, Milan Steinbach — c'est son nom — travaille plutôt avec des groupes de death mélodique, un genre auquel je ne comprends absolument rien. Est-ce qu'il allait capter notre demande ? Et puis le fait qu'on soit un groupe francophone, qu'on utilise des samples, c'était très différent de ce qu'il faisait habituellement. Je craignais une incompréhension. Mais pas du tout ! Ce mec est un vrai professionnel ! On s'est appelés sur Skype, on s'est présentés, il a fait une démo qu'on a trouvée parfaite. L'efficacité allemande n'est pas un cliché. Une ponctualité... On aurait dit qu'il était Suisse ! Une excellente écoute de nos attentes. Flatteur quand même : il nous a félicités pour notre professionnalisme. Je me suis dit « Mon Dieu ! Il nous a pas vu enregistrer ! » Il y a des morceaux où on n'avait même pas de paroles ! On a écrit sur le moment. Et il n'a pas vu la gueule du studio : on n'en avait pas ! On a enregistré dans le salon de tatouages de Seth, dans une espèce d'endroit qui fait la jonction entre la cuisine et les chiottes... (Rires)  J'avais posté une photo du studio sur Facebook : une pauvre table, un micro et, pour m'isoler, un drap qui sentait le désodorisant à chiottes. C'était n'importe quoi ! Sous le salon de tatouage il y avait un magasin de cuisines où les gens faisaient la fête en plein confinement... Les conditions étaient insensées et burlesques.
L'album est donc prêt depuis un moment. Depuis deux ans en fait. Mais on a attendu le bon timing pour le sortir. On voulait faire des concerts, et en 2021 c'était compliqué. On voulait aussi un clip, signifier notre retour. On a préféré attendre. C'était long et frustrant, mais pas plus mal.

« Seth et moi, c'est une alchimie chelou.
Une entente humaine et artistique. »

Seth ?
On est un vieux groupe, mine de rien. Seth à la base jouait dans un groupe de death mélodique. Il sortait avec notre première bassiste. A l'époque, Bad Tripes était le pire groupe du monde, et on lui faisait pitié, à Seth... Comme il est hyperactif, un jour il nous a composé un morceau. On devait enregistrer une démo, on n'avait même pas de filtre anti pop, on en avait bricolé un avec un cintre et un collant... Notre guitariste nous a lâché. Seth a proposé de nous dépanner... Il n'est plus jamais parti ! Et il est devenu la colonne vertébrale du groupe...
Artistiquement, nous avons assez peu de goûts en commun, mais il y a d'autres choses qui nous rapprochent : l'humour, la curiosité, la connerie, la passion. Côté cinéma par exemple j'aime des films qui le feraient dormir, et ceux qu'il aime sont des films dont je n'ai absolument rien à foutre. Seth et moi, c'est une alchimie chelou. Une entente humaine et artistique.

Line-Up ?
Sir Mac Bass est un copain que je connais depuis pas mal d'années. Il voulait être dans Bad Tripes avant même qu'il y ait Kami (NDLR : la précédente bassiste de Bad Tripes). Mais comme il avait plein de groupes et que Kami avait été parfaite pendant l'audition, on a choisi cette dernière qui était très bien et super motivée. Quand Kami est partie fonder d'autres projets, Sir Mac Bass nous a dit qu'il était toujours disponible. Il s'est très bien inséré parce qu'il est complètement fou ! Il amène un groove, une virtuosité dans la basse qu'on n'a pas connus jusqu'à présent, sans dénigrer nos anciennes bassistes. Il a des goûts très variés, de Magma à Radiohead en passant par Devin Townsend. En parlant de l'album, il disait : « Moi j'ai rien branlé, j'ai pas composé une note ». Ouais. Mais on sent sa touche, sur l'album ! Son grain de folie s'entend ! Puis au niveau des clips, quand tu regardes « La Madrague des Macchabées », c'est clairement lui la star ! Il a amené cette folie douce et joyeuse, son enthousiasme qui fait du bien. Il amène une pèche revigorante.

Notre nouveau batteur a pour nom José Jordison (NDLR : elle prononce à l'espagnole en accentuant le trait par plaisanterie). José Jordison (NDLR : elle dit à la française), c'est un ami de longue date qui voulait rejoindre Bad Tripes depuis longtemps. Mais à l'origine j'avais une réticence à recruter les membres du groupe parmi les amis. C'est que j'avais fondé Bad Tripes  avec ma meilleure amie, et puis un jour, on fait un concert, on se dit à bientôt, et je ne l'ai plus jamais revue... Je ne lui en veux pas outre mesure, c'est juste... « la vie la pute »... Mais j'ai toujours gardé cette crainte qu'un projet artistique avec des amis ne foute la merde dans l'amitié. On s'entend bien humainement, mais est-ce qu'artistiquement ça va le faire ? Désormais en l'occurrence, ça semble être le cas...
José n'est pas que batteur. Il fait du synthé modulaire, il est claviériste, il touche à tout. C'est un peu un one-man-band à lui tout seul, il va nous apporter une richesse au niveau du son et probablement quelques nouvelles orientations artistiques.
José et Sir Mac Basse ont donc trouvé leur place naturellement. Ca tient peut-être à notre âge, aux épreuves qu'on a traversées, mais on n'a plus envie de se faire chier.  On avait des drama, des conneries, quand on était plus jeunes et un peu immatures. On est un plus âgés, et on est avec des gens qui savent ce qu'ils veulent mais aussi ce qu'ils ne veulent pas, et qui savent l'exprimer. On est capables d'échanger, et on avance sereinement.

« Si l'on pouvait, tu verrais un clip par titre. »

Accueil ?
On réfléchit tout le temps aux clips en écoutant les morceaux, et si l'on pouvait tu verrais un clip par titre. On sait que « La Madrague » a été diversement appréciée, certains préférant le côté gore des clips précédents au côté lumineux de la plage. Mais c'était clairement le but !
Ceux qui ont participé au crowdfunding ont eu l'album avant les autres. Sur les retours qu'on a eu, « La Vie la Pute » était à l'unanimité le morceau préféré de tout le monde. Ca, franchement, je m'y attendais pas, et Seth non plus (il était sur le cul). La première fois qu'on a joué l'album en intégralité c'était à la Tattoo Convention du Mans, juste avant Halloween. On n'a pratiquement joué que des nouveaux morceaux et ça c'est super bien passé. On avait plaisir à jouer, on voyait les gens danser. On n'avait pas fait la chanson « La Vie la Pute » pour des raisons techniques, mais aussi parce qu'on n'a pas osé. Les retours sur écoute et notre nouveau batteur nous ont convaincu de l'insérer à la setlist. On l'a jouée pour la première fois à la release-party au Makeda à Marseille. Il y a des gens qui l'ont chantée, c'était fabuleux .J'ai ressenti ce morceau tellement violemment.    J'ai pleuré comme une merde sur scène. C'était très fort. Ce morceau est un bébé dont nous sommes très fiers.

Concerts :
Nous pouvons déjà annoncer que nous serons le 10 mars au Monster's Art à Fréjus, avec Le Métalleux Geek et le 1er juillet à la convention Kronenbus, avec Black Bomb A et Dead Bones Bunny.

Projets ?
Seth est toujours en train de composer. Je sais qu'il bosse déjà et qu'il tape des boeufs avec José. Tout est réjouissant et donne envie d'aller de l'avant !  Je ne veux pas en dire plus mais le nouveau Bad Tripes est en train de se mettre en place, et il promet d'être très intéressant. On est bourrés de projets !
Bad tripes christophe sanchez aka shankrasonic 3
Photographie Christophe Sanchez AKA Shankrasonic

BAD TRIPES, La Vie La Pute (23/01/2023)

Le 30/01/2023

BAD TRIPES a toujours cette capacité de vous faire jumper sur le caniveau à l'évocation des destins les plus tragiques.

Un peu plus de cinq ans après l'horrifique « Les Contes de la Tripe », album qui fait date dans le shock-rock français, Bad Tripes revient avec un line-up modifié pour moitié.
Exit Kami (basse), partie fonder Cernunnos, Exit Siger (batterie). Ils laissent la basse à Sir Mac Bass et la batterie à Frame (remplacé désormais par José Jordisson) qui rejoignent sur cet album les fondateurs et principaux songwriters de la formation marseillaise : Seth (guitare) et Hikiko Mori (chant).
En trois albums commis entre 2010 et 2017, Bad Tripes aura imposé à la scène française son empreinte et son exceptionnelle  frontwoman, la bouillonnante, débordante et gouailleuse Hikiko Mori, mi-Arletty, mi-Catherine Ringer, véritable tornade scénique.
Bad tripes trilogie
Son empreinte plutôt que son style, dis-je.
Car le nouvel album, sans abandonner tout à fait le grand cirque qui abritait le précédent opus, marque une rupture sur quelques points.
La cover, d'abord. Car « La Vie La Pute », titre de ce quatrième long format, ne propose pas cette fois de variation autour de sa fantasque et photogénique frontwoman. Seth (guitare), assisté de l'infographiste Thierry Caucino qui s’est occupé du packaging, a travaillé l'artwork (quel talent !) en privilégiant une approche bande-dessinée et en illustrant chaque chanson d'un dessin inséré au livret.
Sur cette pochette, une jeune femme est assise, pour le moins insouciante, rêveuse, musique dans les oreilles, son espérance de vie réduite à quelques secondes. La vie la pute ne fait pas de cadeaux...
Bad tripes cover
Rupture visuelle toujours : Bad Tripes s'était illustré au travers d'une clipographie horrifique composée de véritables mini-métrages : « La Bouchère de Hanovre », « F*** Me Freddy », « Hansel ». Cette fois-ci il a choisi de lancer son album par une approche burlesque avec « La Madrague des Macchabées ».

C'est cette piste sautillante ouvre l'album, dynamique et festive.On retrouvera l'association plage et idées morbides sur un rythme cabaret-jazz avec « Jusqu'à La Lie ».
Rupture sonore enfin pour cette piste qui donne son nom à l'album : « La Vie La Pute ». Bad Tripes s'essaie au hip-hop mâtiné de quelques gros riffs. L'incartade sonne bien et Hikiko Mori est à son aise. Nous sommes curieux de savoir comment cette chanson sera perçue sur scène (Une indiscrétion nous assure que les nouveaux morceaux passent très bien en live).
Bad tripes la vie la pu te
Si nous prenons acte avec ce quatrième album de la naissance d'une nouvelle ère, Bad Tripes n'en renonce pas pour autant à ce qui a forgé son identité.
Ainsi après « Les Griffes de la nuit » (« F*** Me Freddy ») ou « Elephant Man » (« Dame Elephant  »), le cinéma reste-t-il — et peut-être plus que jamais — une référence omniprésente dans l'univers des Marseillais : on le retrouve dans la « Madrague », dont le titre et les paroles pastichent Bardot (« Sur la plage ensanglantée / Coquillages et macchabées »). On l'entend dans « Les Yeux Sans Visage », agressif, puissant et scénique, inspiré du film de Georges Franju, ou dans « Apocalypse Now » — cependant que ce morceau est sans relation avec le succès de Coppola puisqu'il porte un regard désabusé sur la crise sanitaire que nous venons de traverser : « Moi qui rêvais d'incendies, d'un déluge lors d'une éclipse / Comme elle est triste, l'apocalypse ! »
Cinéma encore avec cette station de métro baptisée « Pignon », sur la pochette de l'album, référence avouée au personnage récurent des comédies de Francis Veber (« L'Emmerdeur », « Les Fugitifs », « Le Dîner de Cons »).
Cinéma enfin avec le clin d'oeil à « L'Aventure C'est L'Aventure » qui clôt le tournage de « La Madrague des Macchabées ».
Et si Bad Tripes avait fait là son album le plus cinématographique ?
De même les annales (je ne suis pas sûr quant au choix du terme...) criminelles retrouvent-elles leur place dans l'inspiration d'Hikiko Mori. Après l'affaire du Dahlia Noir et celle de Fritz Haarmann évoquées dans « Les Contes de la Tripe » (« Elizabeth », « La Bouchère de Hanovre »), c'est au tour du tueur de vieilles dames Thierry Paulin d'ensanglanter nos sillons avec « Schlass et Paillettes » : «  Mes rêves de prince et de palaces / Valent bien plus que vos carcasses » estime le lugubre personnage.
Autre constante dans le mélange des guitares bien grosses (« Brûle-Moi Si Tu Peux »), et des samples. Il perpétue le passé des Marseillais.
Constante enfin l'acuité d'Hikiko Mori et sa culture de l'underground qui met en lumière ceux qu'on n'avait pas regardés : ici « Supermasochiste » rend hommage à Bob Flanagan, artiste américain dont l'art était contraint par la maladie ; là  « Afro Girl » évoque la rappeuse féministe Zelda Weinen, de son vrai nom  Maïa Izzo-Foulquier, artiste pluri-disciplinaire et activiste marseillaise , disparue en 2019 à l'âge de vingt-sept ans.
« La Vie La Pute » se termine par « Valya », conte musical tragique d'inspiration russe. La musique festive camoufle la gravité des textes comme un fond de teint sur les bleus  : « Tes yeux couleur glaçon fermés sous l'poids des coups / Je suis le roi des cons ; je ne sens plus ton pouls ».
Capable de se renouveler, Bad Tripes présente avec « La Vie La Pute » un album de transition sans dévier fondamentalement de son axe. Il apporte des  éléments inédits et marque ainsi une distance avec ses prédécesseurs. Il n'en oublie pas pour autant sa caractéristique fondamentale :  cette capacité à vous faire jumper sur le caniveau à l'évocation des destins les plus tragiques. Un véritable tour de force.

HIKIKO MORI : "Humeurs Noires et Lettres Mortes" (Recueil - Perav' Prod, 2021)

Le 06/07/2021

« Piètre peintre, dessinatrice dégueulasse, plumitive à poil(s), folle aux chats professionnelle. »
C'est ainsi qu'
Hikiko Mori griboulle sa quatrième de couverture.

Hikiko 1Elle aimerait qu'on la croit, elle qui parfois se raconte mais qui jamais ne se la raconte, et qui ne voudrait surtout pas qu'on pense qu'elle puisse poêter plus haut que son cul.
« Être artiste ce n'est pas si facile, avoir quelque chose à dire c'est précieux, elle cartonne dans ce registre  », rectifie en préface Grolivier Paulin, des éditions Perav' Prod.

Hikiko Mori, prêtresse des Bad Tripes, peinturlureuse à ses heures, flot ininterrompu de création underground, revient avec un recueil de textes et dessins. Elle écrit aussi cru qu'elle dessine, aussi fort qu'elle chante, en prose ou en vers, et l'on ne sait jamais si c'est de l'art ou du cochon.

« Par moments, je me dis que si j'écoute avec autant de ferveur les émissions de faits divers glauquasses, regarde autant de true-crimes et lit autant de récits épouvantables, fictifs ou non, c'est pour me convaincre que ma famille n'est pas si à chier que ça », lâche-t-elle.

« La Vie La Pute », « Napalm Pour Tous », « La Veuve Poignet ». Barrée et baroque, Hikiko Mori enchaîne les outrances comme on pique des aiguilles dans une poupée de chiffon.

Le recueil est épuisé. Une réédition est à l'étude. Un seul conseil : réservez !

Bad tripes couvertHikiko Mori dans BAD TRIPES - cover de l'album Splendeurs et Viscères (2013)


« Humeurs noires et lettres mortes », drecueil de textes et de dessins, 76 pages en noir et blanc, 21 x15 cm.
Préface d'Olivier Paulin. Éditions Pérav Prod.

THE SOAPGIRLS - L'interview Underground

Le 17/02/2019

« Nous étions signées sur une major dès notre plus jeune âge. C'était comme voler avec des ailes de plomb. »


Interview réalisée par Vanessa et Ahasverus pour https://www.lalegionunderground.com - Mis en ligne le 14/02/2019.

Avant la sortie du nouvel album (dont le titre de travail était Chain) et en attendant que le Girl Next Door Tour ne frappe la France, voici une interview de The SoapGirls, le groupe de Shock-Rock sud-africain.
Les soeurs Debray nous racontent  leur parcours, parlent de leurs convictions, de leur actualité et de la future tournée.
Il se passe toujours quelque chose avec The SoapGirls, alors bonne lecture...

41566235 10156735251788234 2884084961764179968 n 1

The SoapGirls par Denis Charmot lors du Stinks Like Punk Tour 2018.

Bonjour The SoapGirls. Tout d'abord pourriez-vous présenter votre groupe pour nos lecteurs qui ne vous connaîtraient pas encore ?
Bonjour à tous, nous sommes  The SoapGirls, Camille (basse) et Noemie (guitare). Nous sommes deux sœurs nées à Paris et nous avons grandi en Afrique du Sud. A l'âge de huit ou neuf ans, nous avons commencé à nous produire dans la rue, d'abord en vendant des savons pour récolter des fonds pour des enfants hospitalisés, ou pour d'autres causes en Afrique du Sud. Nous avons commencé la musique  de manière professionnelle quand nous avons atteint douze ou treize ans. C'était une longue route, un peu folle, mais nous aimons ce que nous faisons. Nous sommes des artistes indépendantes, et nous ne donnons aucune limite à notre liberté d'expression. 

L'attitude semble chez vous aussi importante que la musique. Avez-vous des idéaux que vous défendez au quotidien ?
Notre attitude se reflète dans notre musique, et au travers de chaque chose que nous faisons et que nous défendons.
Ce n’est pas facile, dans cette société hypocrite qui raconte aux gens qu’ils sont libres mais qui met en place toutes les limites pour stopper cette même liberté.  Nous pensons qu'il est important - et peu importe ce que les autres en disent - de rester fidèle à ce en quoi l'on croit et de dénoncer les injustices et la censure.  
Nous venons d'Afrique du Sud, un pays très conservateur, où des femmes se font violer chaque jour. Nous entendons parfois à ce propos des réflexions stupides de personnes qui prétendent que c'est la manière dont s'habillent ces femmes qui est le déclencheur de leur agression. Nous aimons nous confronter aux gens et les sensibiliser à ce sujet, quitte à récolter beaucoup d'emmerdes et à être jugées rien que pour la manière dont nous nous habillons.


Vous sentez-vous féministes ? Quelle en est pour vous la définition et quelle femme incarne le mieux ce mouvement ?
Nos opinions sont partagées en ce qui concerne le mot "féministe". Il représente l’égalité des sexes, mais il semble réservé uniquement aux personnes qui s’habillent et voient les choses d’une certaine manière. Certaines personnes se trompent sur la signification de ce mot, et croient qu'il est un permis qui leur donnerait une légitimité pour attaquer une autre femme sur ses choix. Les hommes semblent ne pas comprendre que le féminisme a été créé afin que nous puissions tous disposer d'un droit égal de vivre sans crainte et d'être comme nous l'entendons. Donc, pour répondre à votre question, nous croyons en l’égalité de tous.
Camille : Me concernant, Madonna personnifie mon idée du féminisme. Elle est forte, elle n'a peur de rien, et elle ose sans jamais remettre en question sa féminité. 
Noemie : Pour moi, toute personne de sexe masculin ou féminin qui s'est battu pour ses convictions dans la lutte pour l’égalité est l’épitome  d’un "féministe". Il semble qu'il y ait une idée confuse - et j'y vois une manœuvre politique - à propos de ce que doit être une féministe, de la manière dont elle doit agir, vivre, s’habiller ou se comporter. Tout ceci ne correspond absolument pas au féminisme.


Après une tournée européenne de près de cent-trente dates, vous êtes rentrées en Afrique du Sud voici environ deux mois. Vacances ou travail ?
Travail ! On adore ce qu'on fait, et on n'arrête jamais d'écrire, de composer, ou de bricoler des vidéos. Nous sommes toujours sur la route, alors nous aimons aussi profiter de la plage et du soleil quand on n'est plus en tournée. 

Vous préparez actuellement le futur album. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Ce sera notre troisième album en tant que musiciennes indépendantes. Nous sommes très enthousiastes et nous venons juste de terminer son écriture.  Nous l'enregistrerons bientôt puis nous partirons en tournée à partir d'avril avec quinze nouvelles chansons. Chaque album est différent, et celui-ci le sera également car notre son est en constante évolution. Nous avons hâte de délivrer nos titres en live. 

"One Way Street", le nouveau single de The SoapGirls, sera sur leur prochain album.

Vous signez vos chansons  "Camille Debray/ Noemie Debray" ou "The SoapGirls". Concrètement, comment se passe le processus de composition ?
Chaque chanson est écrite par nous deux, donc signée en tant que The SoapGirls. Quand  nous écrivons un morceau, c’est un équilibre. Parfois un refrain vient en premier, parfois un couplet. Nous écrivons toujours à propos de la vie telle que nous la vivons. Chacune de nous apporte un élément différent et une nouvelle dimension aux compositions, et chaque titre que nous écrivons et composons surgit à partir d'une histoire ou d'une expérience personnelle.  

Quelle est la part de votre activité artistique que vous préférez ?
Nous aimons toutes les deux aller en studio, enregistrer et donner vie aux chansons qui ont jailli durant la phase de composition, mais rien n'est comparable à l’énergie et à la satisfaction de  voir un public réagir et se bouger sur la musique et la performance.
Rencontrer nos fans, c'est un véritable privilège pour nous. Nous aimons voir comment la musique peut rassembler les gens, quels que soient leur âge, leur origine ou leurs croyances. 


En 2011, The SoapGirls était un duo de Pop Music qui vendait très bien. En 2015, vous renversez les tables et commettez "Calls For Rebellion", avec son virage revolt rock, que vous confirmerez en 2017 avec l'album suivant, "Society's Reject". Vous n'avez pas choisi la voie de la facilité ! Que s'est-il passé ?
Nous étions signées sur une major dès notre plus jeune âge. Quand on regarde en arrière, on peut être fières de la réussite, mais nous étions bridées dans notre créativité et, même si la route peut sembler plus facile, elle ne l'était pas à bien des égards. C'était comme voler avec des ailes de plomb. Le label ne souhaitait nous voir que d'une seule manière, et c'était une lutte permanente entre ce qu'ils voulaient qu'on fasse et ce qui nous correspondait vraiment. Finalement, après des années de combat pour nous libérer du contrat qui nous liait à eux, on leur a dit d'aller se faire foutre. Peu de temps après, tout ce que nous avions nous a été volé, tout, y compris nos guitares. On n'avait plus rien, sauf qu'on était maintenant devenues indépendantes. Alors on a monté un plan pour partir à New-York afin d'enregistrer les chansons que nous avions envie de faire.
Malheureusement, des gens cupides avaient les mêmes idées que le label, et bien qu’ils nous aient proposé une énorme somme d’argent pour un contrat, nous ne voulions plus perdre notre liberté artistique. Ils ont pris nos chansons et les ont transformées en quelque chose de complètement différent de ce que nous avions enregistré, et nous ne nous reconnaissions pas dans ce que nous entendions. Alors on a quitté New-York. A partir de là, on a bossé très dur, économisé, tout donné pour notre musique, et on a enregistré "Calls For Rebellion". Puis on est parties en Angleterre et on a embarqué pour notre première tournée internationale. Le soutien des fans a été fantastique, et on leur en est grandement reconnaissantes. 


Quels sont vos souvenirs scéniques les plus marquants ?
Noemie : L'un des moments les plus drôles que j'ai connus sur scène : je portais un body tout blanc, je jouais, je chantais, je m'éclatais, quand j'ai senti un liquide chaud qui coulait le long de mes cuisses. Je me souviens que le public en face de moi paraissait surpris et choqué. J'ai regardé en bas et j'ai vu du rouge partout. J'avais mes règles, mais certaines personnes dans le public ont cru qu'il s'agissait d'un effet de scène, avec du faux sang. Alors elles prenaient ce sang pour s'en faire comme des peintures de guerre sur le visage... Je n'ai pas eu le cœur à leur dire que c'était vraiment du sang !
Camille : Au cours d'un show au Pays de Galles, une vieille femme de quatre-vingt ans est montée sur scène pour la chanson "Bad Bitch". Elle a enlevé son soutien-gorge et elle a commencé à le faire tourner en l'air. C'était épique de voir quelqu'un d'aussi libre manifester autant de plaisir durant notre show ! 

A0370011005 10

The SoapGirls - Calls For Rebellion (2015)

Camille, quel est le plus gros défaut de Noémie ?
Le plus gros défaut de Noemie est qu'elle peut se montrer très impatiente et s'énerver quand tout n'es pas parfait. 

Noémie, quel est le plus gros défaut de Camille ?
Elle peut être trop sensible parfois, et prendre les choses trop à cœur. Elle est aussi très dure au travail, où elle peut se montrer autoritaire.  

La tournée 2019 démarrera dans quelques mois.  Elle passera par les USA et l'Europe, selon mes informations. Avez-vous des précisions quant aux dates françaises ?
The Girl Next Door Tour inclura également les USA pour la première fois.
Nous sommes toujours en phase de réservation des salles, nous n’avons donc pas encore toutes les dates, mais nous avons hâte d’être de retour en France !


Le batteur Sam Ogden, qui vous accompagnait sur le Stinks Like Punk Tour, sera-t-il présent sur la nouvelle tournée ?
Non, on l'a tué lors de la dernière tournée. On plaisante !  Bien sûr, il sera là.

52586349 240684560208785 7589942312864579584 n 1

The SoapGirls avec Sam Ogden sur le Stinks Like Punk Tour 2019. Photo Luca Viola.

       

Crédits photograhiques :
La photo de The SoapGirls est de Denis Charmot https://www.facebook.com/DenisCharmotPhotos/.)

La photo de The SoapGirls avec Sam Ogden est de Luca Viola.

Liker la page Facebook de The SoapGirls, c'est ici :
https://www.facebook.com/thesoapgirls/

Visiter leur site, c'est là :
https://thesoapgirls.com/

Ecouter leurs albums, c'est là :
https://thesoapgirls.bandcamp.com/